Poemas

Anne Talvaz

Anne Talvaz (Bruselas, 1963). Autora de Un départ annoncé, Trois années en Chine: Chroniques (L’Act Mem, 2010), 2010).

Cuando uno levanta la cabeza
no pesa, el universo

¿Cuánto hay del cielo
sobre nuestras cabezas?

Toda planta tiene un nombre.
Ella no necesita saberlo.

La monotonía brilla
en todas direcciones.

¿Va hacia otros universos?
Y de esos otros
¿cuántos nos quedan?

Marte

a Kim Stanley Robinson

Marte es una playa
con arena compacta,
de ésas sobre las cuales no es bueno acostarse,

la arena es húmeda,
pegajosa y pesada,
y el mar muy poco profundo para nadar.

Marte es nuestro futuro. Eso es lo que se lee
en los libros de ciencia ficción 
y en el periódico, también.

En torno a Marte se inventan mundos,
se improvisan sueños, se organizan,

Marte rojo, verde, azul.
Y la Tierra es tan verde,
y a la vez tan azul,

y adonde el hombre pasa,
la hierba no retoña
y la Tierra es negra y roja.

Avanzaremos un día armados sobre Marte,
la cabeza en una pecera
(bueno, diremos una playa)

con nuestros ojos verdes o azules
como el mar,

como un pez en una pecera

respirando sabe Dios qué

y gira y gira y gira dentro del agua poco profunda

y sujeta al mundo
de su gran ojo rojo.

Versiones del francés de Silvia Eugenia Castillero.

Quand on lève la tête / il ne pèse pas, l’univers // Combien de ciel y a-t-il / au-dessus de nos têtes ? // Toute plante a un nom. / Elle n’a pas besoin de le savoir. // La monotonie rayonne / dans toutes les directions. // Va-t-elle vers d’autres univers ? / Et de ces autres / combien nous reste-t-il ?

Mars

à Kim Stanley Robinson

Mars est une plage / au sable tassé, / de celles sur lesquelles il ne fait pas bon s’allonger, // où le sable est humide, / collant et lourd, / et la mer trop peu profonde pour s’y baigner. // Mars est notre avenir. C’est ce qu’on lit / dans les livres de science-fiction / et dans le journal, aussi. // Autour de Mars s’inventent des mondes, / des rêves s’improvisent, s’organisent, // Mars rouge, verte, bleue. // Et la Terre est si verte, / en même temps que si bleue, // et là où l’homme passe, / l’herbe ne repousse pas / et la Terre est noire et rouge. // Avancerons-nous un jour casqués sur Mars, / la tête dans un bocal, / (tiens, on dirait une plage) // avec nos yeux verts ou bleus / comme la mer, // comme un poisson dans un bocal // qui respire Dieu sait quoi // et tourne et tourne et tourne dans l’eau peu profonde // et fixe le monde / de son gros œil rouge.

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